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mardi 13 mars 2018

GÉOGRAPHIE : LE TRICASTIN ET SA CAPITALE

GEOGRAPHIE
Au niveau du nom déjà, alors que maintenant ce Pays est connu sous ce nom de Tricastin, le mot Tricastin était ignoré dans les années 20. C’était le bas Dauphiné, la porte de la Provence, bref un pays sans nom, inconnu, caché, anonyme  …. Rodolphe Bringer avec ses amis va tout mettre en œuvre pour lui tracer des limites géographiques reconnues de tous. 
Alexandre Chevalier , historien et ami de Bringer dont nous parlerons plus loin , essaye dès les premiers numéros de la Revue, en 1926, d’en tracer les limites historiques de l’époque des Tricastini  aux Evêques de Saint-Paul en passant par les Romains et Hannibal.
Pour Rodolphe Bringer, le Tricastin commence à Montélimar car c'est la ville la plus importante de la Région, mais la porte de la Provence reste pour lui Donzère car, comme le dit un vieux dicton provençal :
"Li Grango, La Berro, La Lènco
Aqui començo la Prouvenco.
L'oulivo, la miougrano, à l'éuse embouscassi,
An di despièi de tèms : Arrestan-nous eici !" (*)
"Les Granges Gontardes, la Berre, la Lance 
Ici commence la Provence 
L'olive, la grenade, à l'yeuse qui s'abrite 
Ont dit depuis longtemps : Arrêtons-nous ici."
(*) Cité par J. CHARRETON "De la Provence.." 1932
Cette opinion est partagée aussi par Elisée Reclus qui appelle Donzère, "le vrai midi", Jean Brunhes qui parle de "la porte de Donzère" ou Félix Grégoire : "le robinet de Donzère qui ouvre toutes grandes au fleuve les portes du soleil... défilé long d'une lieue, où le Dauphiné serre une dernière fois, mais éperdument son fleuve dans ses bras avant de le livrer à la Provence."
Le Tricastin est bien donc à la conjonction du  Dauphiné et de la Provence   
A l'ouest, le Rhône, frontière naturelle s'impose d'elle-même. 
Au sud c'est l'Eygues, la frontière historique entre les Cavares et les Tricastini (dont nous parlerons plus loin), le Scoras de Polybe (Narrateur de l'expédition d'Hannibal franchissant le Rhône), le Biscaras de Tite-Live, l'Eigre selon Danville en 1745, ou l'Egre qui séparait à l'époque gallo-romaine la cité Augusta Tricastinorum (Saint Paul), de celle d'Arausio (Orange).
Mais c’est à l'Est, que Rodolphe Bringer se montre le plus "inventeur". En se basant sur l'architecture des fermes, des châteaux et des églises, sur ses connaissances des populations et de leurs habitudes, leurs migrations, leur parler provençal, les marchés qu'ils fréquentent, il fixe les limites à Nyons, La Lance, La Roche Saint Secret et Dieulefit (et même Bourdeaux) pour rejoindre Montélimar. Le Tricastin de Rodolphe Bringer a la forme d'un triangle équilatéral dont les trois sommets seraient Montélimar, Piolenc et Nyons.
Il n'hésite donc pas à englober ce qui n'est à cette époque encore que le canton de Valréas et qui va devenir dans les années soixante dix "l'Enclave des Papes".
Possédant de solides amitiés à Valréas,  écrivant dans des revues valréassiennes, il connaît l'attachement de la population à son histoire liée au pape depuis 1317, date d'achat des droits sur  Valréas par Jean XXII, il sait l'appartenance au département du Vaucluse mais cela n'infléchit pas son opinion : Pour lui Valréas est Tricastine.


Il résume ainsi le Pays en 1926 :
«  Car si le Tricastin est ignoré du reste de la France, pour la généralité de mes compatriotes le TRICASTIN est l’habitant de Saint-Paul 3 châteaux et je vais étonner pas mal de mes lecteurs en leur apprenant que les Valréassiens, comme les Montiliens sont aussi Tricastins que ceux qui ont vu le jour aux pieds de la Montagne de Sainte Juste. Certes les avis sont partagés sur les limites du Tricastin mais qu’il aille là-bas ou s’arrête ici il n’en est pas moins une région fort pittoresque, infiniment curieuse et possédant en propre ses coutumes, ses mœurs et sa langue qui ne sont pas celles des pays environnants. Car nous ne sommes pas plus Provence que Dauphinois, nous sommes Tricastins et il faut nous en contenter ».

En 1928 Alexandre Chevallier publiait ses études sur les limites du Tricastin qui rejoignaient peu ou prou celles de Bringer qui exultait en Janvier 1929 :
«   Qu’ai-je vu ? C’est entre le Rhône, l’Aygues, la Drôme et cette barrière de hauteurs que sont les monts de Saou, Couspeau et les montagnes de Vaux qu’existait un pays admirablement délimité au point de vue purement physique et je me suis dit que ce Pays ne pouvait être chose que le Tricastin ! Et ce qu’il y a de curieux, c’est que suivant des chemins différents, avec Alexandre Chevallier, nous sommes arrivés au même résultat…Et maintenant ces bons vieux Tricastins habitaient-ils réellement entre ces frontières je serais bien empêché de vous en fournir la preuve. Mais volontiers j’offrirais un kilo de nougat fin à celui qui me prouverait le contraire ! D’ailleurs qu’importe ! ».
On le voit avec son humour et son sens de la répartie il était aussi homme à être de mauvaise foi s’il le fallait……pour défendre sa cause
Voici donc les limites du Tricastin de Rodolphe BRINGER
LA CAPITALE DU TRICASTIN ? 
Grave question
La capitale du Tricastin de Rodolphe Bringer est Saint-Paul-des-Tricastins dont il déplore la mort lente à l'époque. Mais il ne contredit pas le président  Albert Lebrun quand celui-ci désignera  Montélimar comme capitale, et, habitant Pierrelatte, là où il a tant vécu et où est mort, il a beaucoup œuvré pour le renom et le rayonnement culturel de cette ville ( fondateur du Théâtre du Rocher) . Mais Saint-Paul depuis l'antiquité a toujours été la capitale du Tricastin. Et l’on ne peut lui ôter ce titre de capitale


Plus d'infos sur : "Le Tricastin de Rodolphe Bringer" Editions CERCAR - Commande à : AEFO, 6, lotissement fanfinette le bas 84600 VALREAS  ou à : aefoenotourisme@gmail.com - 10€ franco de port

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